6 conseils pour réussir son investissement dans le vignoble français

21/07/2020

Dans l’esprit collectif des français, et à raison, les vignes sont considérées comme un actif dit « tangible ».

Les différentes crises financières successives nous l’ont prouvé : le prix des vignes en France n’a cessé d’augmenter en 30 ans (Source SAFER).

Outre le fait d'être un actif tangible, les vignes représentent également un élément important du patrimoine national français. L’article L665-6 du Code rural précise d’ailleurs : 

« Le vin, produit de la vigne, les terroirs viticoles (…) font partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France. »


Par ces mots, le législateur a donc souhaité introduire la notion même de plaisir et de patrimoine culturel dans le code rural. 

Si l’investissement dans les vignes fait rêver, il est toutefois réservé aux professionnels du secteur et toutes les transactions dans ce milieu sont, sauf quelques rares exceptions, contrôlées par les services de la SAFER dans le but de réserver ce patrimoine national aux vignerons français.

Ainsi, une personne qui ne participe pas à une exploitation viticole ne peut, en théorie, pas devenir propriétaire de vignes.

En théorie seulement puisque cette possibilité peut lui être ouverte via l’achat de parts de Groupements Fonciers Viticoles (GFV).

Pour cela, la personne en quête de ce type de placement dit « plaisir » devra s’assurer de plusieurs points afin que cet investissement ne devienne pas un cauchemar.

 

1- Choisir le bon partenaire :

Comme tout placement, le partenaire avec lequel vous déciderez de partager cette quête devra non seulement posséder une belle antériorité dans le métier mais également assurer la gestion du GFV postérieurement à sa constitution.

Dans le même temps, assurez-vous des réalisations passées de ce partenaire.
En effet, le GFV devenant un produit dit « tendance » votre attention devra se focaliser sur le savoir-faire de la société qui constitue le GFV ; ce savoir-faire ne devant pas s’arrêter à de la simple « distribution » de parts de GFV.

Il existe en effet des sociétés qui créent des GFV mais ne les gèrent pas par la suite. Laissant les associés assumer seuls la gestion des formalités annuelles ainsi que les relations contractuelles avec les vignerons…

N’hésitez pas à demander à la société depuis combien de temps elle constitue des GFV ainsi que des exemples de réalisations et de gestion.

Les entreprises sérieuses se feront un plaisir de vous les communiquer.

2 - Diversifier l’achat de parts de GFV sur plusieurs appellations :

L’intérêt de la personne qui souhaite investir dans un GFV sera de partager des moments privilégiés avec le vigneron et les associés partenaires.

Rappelons que la rémunération dans ce type de placement se fait essentiellement en bouteilles de vins.

Ainsi, l’associé qui détient des parts dans plusieurs GFV recevra chaque année des bouteilles de différents domaines de renoms.

L’intérêt pour lui sera de diversifier sa cave afin de déguster des bouteilles d’appellations prestigieuses et domaines de renom durant toute l’année sans jamais se lasser.

En diversifiant son patrimoine sur plusieurs GFV, l’associé limitera non seulement les quantités de bouteilles reçues (évitant de recevoir un nombre trop conséquent de bouteilles du même domaine chaque année) mais également les risques liés à ce placements (incidence climatique, baisse du prestige de l’appellation, défaut éventuel de livraison des bouteilles par le vigneron, …).

Il est conseillé aux associés d’acquérir des parts en fonction du nombre d’enfants (exemple : M. et Mme Flacon ont deux enfants : ils pourront souscrire deux parts sur Châteauneuf-du-Pape, deux parts en Champagne, deux parts en Pessac-Léognan, …).

Rappelons-nous tout bonnement l’adage « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ».

3 - Déguster les vins préalablement à l’acquisition de parts de GFV :

Tout jugement gustatif sur le vin est subjectif.

A priori, il n’existe pas de mauvais vin, il y a ceux que l’on aime et puis les autres, c’est pourquoi il est vivement conseillé aux futurs associés de déguster les vins du domaine préalablement à l’acquisition de parts de GFV en commandant un coffret de dégustation.

4 - Éviter tout lien direct avec la société d’exploitation :

Dans la famille des GFV, il en existe deux catégories : Les GFV exploitants et les GFV non-exploitants.

Si les premiers créent un lien avec le vigneron dans les bénéfices et les pertes, les seconds sont indépendants de la société d’exploitation.

Ainsi, et encore plus en cette période, les associés devront privilégier des GFV dits « non-exploitants » afin qu’il n’y ait pas de lien direct avec la société d’exploitation – de sorte à ne pas être appelé par les créanciers en cas de difficultés financières de ladite société d’exploitation.

Les associés devront également s’assurer qu’un bail rural à long terme notarié de 18 ans soit signé entre le GFV et la société d’exploitation et que les dotations annuelles en numéraire (déterminé par arrêté préfectoral) et en nature (bouteilles) y figurent.

C’est la signature de ce bail qui conditionnera le bénéfice des avantages fiscaux en matière de donation/succession et IFI.

5 - Privilégier des appellations reconnues :

Le critère de l’appellation est un critère essentiel pour le choix du GFV.

En effet, une appellation reconnue offrira des avantages liés à sa renommée.

Exemple :

  • un cahier des charges drastiques dans l’élaboration des vins (Châteauneuf-du-Pape où le rendement est limité à 35hl/hectares afin d’offrir une qualité optimale des vins produits sur l’appellation),
  • une présence plus importante de vignerons de renoms (facilitant ainsi le fait de trouver un nouveau preneur à bail si la société d’exploitation ne souhaitait pas renouveler le bail avec le GFV),
  • une demande plus importante de la part d’autres associés (facilitant ainsi le second marché des parts de GFV),
  • un prix du foncier fluctuant rarement à la baisse, …

6 - Assemblées générales et livraisons de la dotation en bouteilles :

Assurez-vous que votre dotation en vin puisse vous être envoyée gratuitement en France métropolitaine si vous ne pouvez pas vous déplacer à l’assemblée générale annuelle ayant lieu sur le domaine.

Assurez-vous également que votre venue à l’assemblée générale annuelle ne soit pas conditionnée au paiement d’un repas pour vous et votre conjoint.

L’associé et son conjoint doivent pouvoir assister à l’assemblée générale de manière gratuite.

Une participation financière à hauteur du repas peut toutefois être demandée pour les accompagnants de l’associé (famille/amis).

Privilégiez également les GFV où le vigneron vous accorde une remise sur la vente des vins du domaine – il vous
considérera ainsi comme un véritable ambassadeur du domaine.

Si vous suivez ces critères de sélection, votre placement en GFV devrait rester un plaisir !
 

Les points à retenir :


-  rémunérations soit en numéraire (argent), soit en nature (bouteilles de vins),
-  déguster les vins préalablement à l’achat des parts de GFV,
-  diversifier le placement sur différentes appellations,
-  privilégier les GFV non-exploitants,
-  favoriser les appellations reconnues,
-  vérifier qu'il y aura une livraison du vin gratuite en France métropolitaine si vous ne pouvez pas vous déplacer à l’assemblée générale.